La Saint-Valentin est conçue pour rappeler à tous les loners que d’autres ne le sont pas. Cheap en tabarnak.
À 14 ans, dégoûtée par l’inégalité de la chose et toutes les inégalités en général, comme on se doit de l’être à cet âge, j’ai décidé d’utiliser le système de livraison de lettres d’amour de l’école pour donner un peu de bonheur aux célibataires endurcis (aka loners) les plus sympathiques.
J’ai écrit cinq ou six lettres anonymes, dont trois à la même personne mais en variant le ton, le vocabulaire, et surtout le genre.
Cette année là, Martin C. a reçu trois lettres d’amour d’inconnues fort différentes, Laclos style:
Une tendre et romantique.
Une érotico-quétaine.
Une carrément trash.
La suite de l’histoire est plutôt cocasse : une amie indignée et convaincue qu’on lui attribuerait la responsabilité des lettres m’a forcée à aller dévoiler mon identité à Martin.
(Il me faut spécifier que Martin C. avait 19 ans, il était en dernière année de Cégep et moi en quatrième secondaire.)
Penaude, je lui ai écrit une dernière lettre, expliquant ma démarche, etc. J’ai remis la lettre à une de ses amies, parce qu’à 14 ans on n’a pas toujours le guts qu’on prétend.
Le lendemain nous avions rendez-vous pour prendre un café, et quelques jours plus tard il m’embrassait dans un train bondé du métro Berri : mon premier french…
Évidemment, notre histoire s’est terminée quelques semaines plus tard (j’en reparlerai), mais j’étais néanmoins plutôt fière de ma shot.
Charité bien ordonnée peut parfois finir par soi-même…
Wow ! Quelle belle histoire. Pour rester dans les adages: "Est bien pris qui croyait prendre." Les histoires d'amour de secondaire, sont toujours les meilleures. Toutefois, personnellement, je n'ai jamais été officiellement en couple à la Saint-Valentin. J'ai souvent été un loner et, ainsi, j'ai souvent fêté la Saint-Valentin en solitaire. Dans ces cas-là, charité bien ordonnée commence et finie par soi-même...
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