vendredi 9 janvier 2009

Marche (arrière) Impériale, ou comment l'Empire contre-attaque

Les deux dernières années ont été à chier, n'ayons pas peur des mots. Mon mariage précoce s'est effondré, par ma faute en grande partie même si ''it takes two to tango''. Nous n'étions pas doués pour la danse, faut croire. Je n'ai pas osé contempler les dégâts, je me suis enfuie devant les ruines en devenir, j'ai certainement contribué à achever ce qui restait de nous en fermant mes yeux, bouchant mes oreilles et en allant voir ailleurs si j'y étais.
Je n'y étais pas, pour ceux qui se poseraient la question.

Pendant plus d'un an, j'ai abandonné ma vie, je l'ai laissée aux soins des autres, je ne savais pas quoi en faire, anyway. J'ai vécu aux crochets (financiers et émotifs) d'un homme qui se voulait mon sauveur et que j'ai affaibli inconsciemment, involontairement, mais profondément néanmoins. Je n'ai pas travaillé, je n'ai pas écrit (ou si peu, et si mal), j'ai traîné mon corps du lit au salon, du salon au lit, en attendant une mort certaine que j'étais incapable de me donner.

J'avais toujours cru que j'étais une survivante, une conquérante, mais je n'avais plus d'empire sur lequel régner, plus de territoire à défendre. Mon lit orthopédique king était tout ce qui me restait de souverain...

René Char a écrit: ''On ne fait pas un lit aux larmes comme à un visiteur de passage'', pourtant c'est exactement ce que j'ai tenté de faire.

J'ai relu mes vieux journaux intimes, par ennui d'abord puis par désir de faire marche arrière, de trouver une explication, un sens à ma retraite, à mon abdication. Exercice douloureux, partout je retrouvais des traces d'espoir, d'ambition, de fougue.
Dans ta face, larve léthargique imbue de sa douleur mais incapable de la nommer!

Un processus s'est enclenché, j'ai réappris à me sentir vivante peu à peu. Ça sonne quétaine, ça l'est sans doute mais je n'avais pas les moyens de lever le nez sur un feeling, quel qu'il soit.

Je suis de retour, husbandless, comme dans cette chanson de Leonard (nous avons passé tellement de temps ensemble -à son insu, d'accord- que je m'en permets): ''and when she came back, she was nobody's wife''.

Grâce à des empires alliés, j'ai regagné mon trône et récupéré ma couronne impériale, j'ai repris les rênes et compte bien faire rayonner mon pouvoir sur l'étendue du royaume.

Qu'on se le tienne pour dit.

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